Transition écologique, une mission… possible ?

C’est en tout cas ce que rapporte l’Energy Transitions Commission (ETC) qui souligne que l’industrie lourde et le frêt de marchandises seraient en capacité de ne plus émettre de CO2 d’ici 2060. La très bonne nouvelle, c’est que cette transition est tout à fait réalisable d’un point de vue non seulement technique, mais aussi économique. Ce processus de décarbonisation pourrait coûter moins de 0,5 % du PIB mondial.

La technologie au service de la transition énergétique

Les auteurs du rapport prennent pour point de départ l’objectif de l’Accord de Paris sur le climat de 2015 (COP 21) : limiter le réchauffement climatique à 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, et le plus proche possible de 1,5°C. Cet objectif nécessiterait de réduire à zéro les émissions de carbone avant 2050. Le rapport s’intéresse en particulier aux industries lourdes (autour notamment du ciment, de l’acier et de la chimie plastique) et au transport de marchandises, des activités fortement émettrices de dioxyde de carbone, et dont les émissions seront les plus difficiles à réduire.

Sous l’angle économique, l’Institute for Climate Economics (I4CE) prévoit qu’un investissement de 65 à 95 Md€ par an serait nécessaire en France, soit moins de 0,05 % du PIB. Quant aux aspects techniques, ETC avance que les technologies nécessaires sont déjà disponibles, et n’attendent, pour certaines, que d’être développées et utilisées.

Quelques technologies en question :

  • La décarbonation, qui commence à voir le jour, permet de capter le dioxyde de carbone dans l’air, et de le stocker sous forme solide, limitant ainsi son impact en termes d’effet de serre.
  • Les batteries à hydrogène permettront de convertir l’énergie produite en hydrogène stocké, pour être réutilisé par des moteurs à hydrogène ne rejetant que de l’eau.
  • L’économie circulaire devrait s’appliquer de plus en plus à l’industrie, où le recyclage permettra d’éviter les émissions de carbone dues à la production : - 56 % de plastique produit, - 37 % d’acier, - 40 % d’aluminium !)

Des besoins en électricité plus élevés, une réponse plus variée

Bien entendu, la transition écologique et énergétique ne pourra pas se faire sans l’utilisation d’énergies propres. Ainsi, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) indique qu’en 2040, 66 % de l’énergie produite dans le monde le sera de façon renouvelable, 80 % en Europe. L’énergie éolienne, en particulier, devrait être la première source d’électricité au sein de l’Union européenne à partir de 2030.

Pour se donner une idée de l’évolution des quantités produites, en 2010 l’éolien produisait 341 TWh, il en produisait en 2016 presque 3 fois plus, soit 958 TWh. Plus impressionnant encore, la production de solaire photovoltaïque a été multipliée par 10, de 32 TWh à presque 330 ! Il faut cependant mettre ces chiffres en rapport avec l’augmentation constante de la demande en énergie, qui a augmenté de 7 % sur la même période, pour atteindre… plus de 24 000 TWh.

Le rapport de l’ETC met en avant une autre problématique potentielle : la décarbonisation de masse de l’économie devrait entraîner une augmentation de la consommation électrique de 400 à 600 %, pour compenser la réduction de la part des énergies fossiles. Il reste donc encore bien des progrès à faire, malgré la récente vague d’optimisme portée par les chiffres.

Sources : Mission Possible – ETC
Transition énergétique : quel coût et quelles mesures prioritaires ? – Connaissance des Energies
Global energy data at your fingertips – IAE

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