La France s’invite au menu de la Foodtech
Réputée pour sa gastronomie et sa filière agro-alimentaire, la France peine à émerger sur la foodtech. Un marché pourtant très porteur et ouvert aux startups innovantes.
Des initiatives françaises à la table de la food de demain
La Foodtech, kezako ? Si la « food » intègre toutes les solutions pour s’alimenter, la « tech » regroupe les technologies disponibles pour y contribuer.
S’alimenter est un besoin essentiel. Les gros acteurs de la nouvelle économie (Amazon, IBM…) l’ont compris et proposent des innovations pertinentes sur le sujet. En 2015, près de 10 milliards de dollars ont été investis par des fonds d’investissements privés dans le monde entier. Mais, moins d’1 % sur des projets français. Pourquoi ?
Parce que la France manque de fonds, de vraies collaborations entre startups et économie traditionnelle et que ses nouveaux entrepreneurs ont du mal à viser immédiatement l’international.
Pourtant, de nombreux besoins restent encore insatisfaits et les startups françaises ont forcément une carte à jouer sur un marché en pleine croissance. A condition de répondre aux attentes des utilisateurs, d’optimiser les échanges entre acteurs du secteur et de leur offrir des outils innovants pour doper leur développement.
C’est la stratégie adoptée par chacune des six start-up suivantes. Des exemples innovants qui méritent qu’on s’y attarde.
Partir des attentes de l’utilisateur
Pour séduire un consommateur final, il faut lui rendre service et être pédagogue. Comme Bloomizon ou wineadvisor.
La nutrition ayant un impact réel sur la prévention de la santé, l’ingénieur biologiste Mélanie Jonniaux a créé bloomizon.com, une application qui personnalise les apports en nutriments et en vitamines de chacun puis qui les fabrique.
Avec Wineadvisor, Alexandre Thériot a créé le « Shazam » du vin. Il suffit de scanner une des 2,8 milllions d’étiquettes enregistrées pour tout connaître du vin en question. Devant son succès - plus d’un million de scan en un an - , l’application s’est enrichie d’un réseau social, de conseils accords mets/vin, de l’achat direct auprès du producteur et se déclinera très vite en Espagne et en Italie.
Optimiser les échanges entre producteurs, fabricants ou distributeurs
Dans la foodtech, les innovations sont aussi à attendre des relations BtoB, notamment entre les fabricants et les distributeurs comme le font Comerso ou Alkemics.
Alkemics est une plateforme omni-canale de fiches produits universelles fournies par le fabricant (2 500 marques traitées à ce jour) à destination du distributeur. Une façon innovante de collecter et de partager les mêmes informations-produit.
Comerso organise et simplifie la logistique du don, en facilitant la récupération et le tri des invendus de la grande distribution puis leur acheminement auprès des associations d’aide alimentaire. Son but est autant de réduire le gaspillage, les déchets que de permettre aux enseignes de gérer leur approvisionnement au plus juste.
D’autres s’intéressent aux agriculteurs, une population très connectée, en leur proposant des outils innovants pour se développer. La plate-forme de marché Agriconomie les met en relation avec des distributeurs spécialisés quand Miimosa, la plateforme de financement participatif les aide à financer leurs projets sans avoir recours au crédit.
Innovants, à l’écoute des besoins, cette génération des projets FoodTech français accompagne la mutation qu’est en train de connaître la filière de l’agroalimentaire en France tout en s’appuyant sur les forces vives et volontaires du secteur.
IntervenantsKevin Camphuis, co-fondateur de ShakeUpFactory |