Demain : quelles solutions pour le stockage de l’énergie ?
Le développement des énergies renouvelables et la croissance de la mobilité électrique contribuent à l’essor du marché du stockage de l’énergie. Dans ces conditions, comment pourra-t-on, demain, accompagner la filière française dans un marché mondial extrêmement concurrentiel ?
« Le stockage de l’énergie est un défi majeur pour la transition énergétique ». C’est en tout cas ce qu’affirme Thomas Sennelier, responsable de domaine Ecotechnologies, Bpifrance.
Le stockage de l’énergie consiste à « accumuler » l’énergie en vue d’une utilisation ultérieure en un lieu qui peut être identique ou différent du lieu de production1.
Aujourd’hui, il existe quatre grandes filières technologiques de stockage d’électricité :
- mécanique (retenue d’eau),
- électrochimique (batterie),
- chimique (pile à combustible),
- électrostatique (supercondensateur).
Demain, il faudra favoriser la R&D…
Grâce aux progrès réalisés depuis plus de 10 ans, les batteries Lithium-ion sont devenues « la technologie leader » que ce soit pour le marché des applications embarquées (pour les véhicules, les téléphones…) ou celui des applications stationnaires (au service du réseau électrique). « Cette technologie est actuellement dominée par les acteurs asiatiques et les filières française et européenne accusent un retard. Il faut rapidement le combler, notamment pour répondre aux besoins de nos constructeurs automobiles » explique Thomas Sennelier.
Pour cela, il est nécessaire d’accentuer l’effort national de R&D sur les nouvelles technologies de batteries : tout solide, lithium soufre, sodium ion, lithium métal… pour préparer dès à présent l’après lithium – ion.
Ces nouvelles batteries, qui sont attendues d’ici 5 à 10 ans, devront présenter une meilleure fiabilité, une moindre exposition aux métaux rares, un meilleur recyclage, une autonomie et une durée de vie accrues.
… ainsi que la réutilisation et le recyclage des batteries usagées
Selon le responsable de domaine Ecotechnologies de Bpifrance, « il faut encourager l’usage secondaire des batteries usagées des véhicules électriques » En effet, elles peuvent fournir des services intéressants pour les réseaux électriques.
Travailler à la fin de vie et au recyclage des batteries est également une priorité pour récupérer les métaux rares qui les composent.
Se concentrer sur l’export pour les applications stationnaires
Á l’exception des territoires insulaires, il n’y a actuellement pas de marché en métropole pour les applications de stockage stationnaires. En revanche, des besoins importants sont identifiés à l’export dans les pays où les réseaux électriques sont déficients (Amérique, Asie, Australie, UK…). Les territoires d’outre-mer donc doivent servir de territoires d’expérimentation pour les acteurs français du stockage stationnaire et permettre le développement d’une offre française compétitive dans le domaine.
Stockage batterie : quelles ambitions et quelles stratégies pour l’industrie française ?Le 28 mai dernier, Bpifrance a accueilli dans ses locaux une rencontre thématique dédiée aux acteurs de la filière du stockage batterie. Organisée en partenariat avec l’ADEME et InnoEnergy, cette journée a rassemblé près de 150 participants issus du monde de la recherche, de l’innovation, de l’industrie, du conseil et du financement. Le but de cette rencontre était de dresser un panorama général sur les tendances du marché, les priorités de R&D et les enjeux industriels mais aussi les initiatives et les dispositifs de soutien nationaux et européens. Cette journée dédiée au stockage de batterie a permis de mettre en exergue les nombreux défis auxquels les acteurs de la filière vont devoir composer pour espérer rattraper notre retard industriel et faire émerger des projets ambitieux pour adresser les besoins actuels et futurs du marché européen. Retrouvez en téléchargement toutes les présentations de cet événement : 1 - Rencontre Stockage Batterie - 28 mai 2019 |